La lutte de la population de Saint-Affrique a payé. Face à la détermination des habitants de cette petite ville de 7000 habitants, l'Agence Régionale Hospitalière a été contrainte de remballer son projet de démantèlement de l'hôpital local.

Celui-ci s'inscrivait dans la droite ligne des restructurations menées dans le secteur hospitalier par tous les gouvernements, de droite comme de gauche, depuis des années. Il prévoyait de supprimer 15 lits des services d'urgence et de réanimation et 35 lits des services de chirurgie, sans compter la fusion de certaines activités avec l'hôpital de Millau, distant de 30 kilomètres. Quant à la disparition des emplois locaux et aux problèmes que cela aurait posé aux malades pour parcourir des dizaines de kilomètres sur des routes difficiles, ils n'entraient pas en compte dans les calculs de l'ARH.

Mais cette fois les habitants de la région en ont décidé autrement. En quelques semaines, des dizaines de réunions se sont tenues dans tous les villages environnants. Cinq personnes ont entamé une grève de la faim, et le chantier du viaduc de Millau a été bloqué plusieurs jours durant par plusieurs centaines d'occupants.

Devant cette mobilisation, l'ARH a préféré faire marche arrière. Les habitants de Saint-Affrique n'en étaient pas à leur coup d'essai, puisqu'il y a cinq ans ils avaient, par leur lutte, contraint l'ARH à renoncer à la fermeture de la maternité. Un exemple à généraliser.