Quelques milliers de manifestants ont défilé samedi 6 décembre à Paris à l'appel d'associations de chômeurs, de syndicats et de partis politiques, dont Lutte Ouvrière, pour protester contre les mesures prises par le gouvernement et notamment l'instauration du Revenu Minimum d'Activité.

Il a d'abord été impossible au cortège de se rendre à proximité de Matignon, tous les accès étant barrés par la police - il y avait plus de 300 policiers, gendarmes et CRS. Plusieurs dizaines de manifestants sont alors entrés dans le magasin Au Bon Marché pour s'adresser aux clients venus faire leurs courses et réclamer des provisions pour les fêtes. «C'est un magasin de luxe et nous voulons expliquer que c'est le dernier Noël que nous passons avec des allocations. L'an prochain, nous serons encore plus nombreux dans la misère», a déclaré un allocataire du RMI. La direction du magasin a proposé d'offrir vingt chariots de provisions aux chômeurs.

Mais les hommes de main de Sarkozy, pas d'accord, sont aussitôt entrés en action, matraques à la main et, pour disperser tout le monde, ont même utilisé des gaz lacrymogènes, ce qui a provoqué une panique générale. Une femme a été prise d'un malaise, une autre a dû être évacuée... Une cliente déclarait à un journaliste que, pourtant, les manifestants «avaient l'air plutôt pacifiques, ils voulaient parler aux clients et rencontrer Bernard Arnault, le patron de LVMH». Jetés dehors manu militari, ils ont été contraints de scander leurs slogans à l'extérieur du magasin; ils ont tout de même pu repartir, après deux heures de négociations, avec les victuailles offertes.