En 2003, la Seine-Saint-Denis a connu une véritable explosion des dossiers de surendettement, auxquels s'ajoutent les personnes surendettées qui, par découragement ou ignorance des procédures, ne déposent pas de dossier.

Il y en a eu 20% de plus qu'en 2002, ce qui donne un aperçu des difficultés inextricables dans lesquelles plongent des milliers de travailleurs, dès qu'ils sont touchés en particulier par le chômage. Comment s'en sortir, lorsqu'on touche des revenus insuffisants qui obligent chaque mois à se lancer dans mille et un calculs et dans toutes sortes d'acrobaties, pour faire face à des dépenses même élémentaires? La perte d'un emploi, une maladie qui se prolonge ou un divorce risquent fort de tourner au drame. Il en va de même pour les retraités, comme le constatent des membres de la commission de surendettement de ce département. Qu'il s'agisse de femmes qui n'ont jamais travaillé et qui ont perdu leur conjoint, ou encore de personnes âgées qui s'endettent pour aider leurs petits-enfants.

La loi Borloo prétend permettre, à compter de 2004, aux personnes en situation de surendettement de repartir sur de nouvelles bases. Avec ce dispositif, la dette sera effacée après que tous les biens de la personne surendettée auront été vendus. Mais en même temps, le gouvernement fait baisser -voire disparaître- les maigres indemnités auxquelles ont droit les chômeurs, alors que le chômage repart sérieusement à la hausse.