Trente cheminots travaillant aux essieux dans l'atelier SNCF de Masséna (Paris 13e) ont été intoxiqués en décembre dernier parce qu'ils avaient bu l'eau du «local convivialité». Les canalisations d'eau industrielle (non potable) n'étant pas repérées et ne figurant sur aucun plan, un ouvrier a fait un raccordement d'eau sans se rendre compte du danger. Heureusement, l'intoxication n'a pas eu de conséquences trop graves, mais l'un des ouvriers concernés a dû être hospitalisé quelques jours, tandis que la plupart des autres étaient pris de diarrhées, vomissements, maux de tête.

Dans cette affaire, la direction s'est montrée particulièrement irresponsable. Mise au courant le 5 décembre 2003 de la situation, elle continuait à contester la gravité des faits le 12 décembre. De même les chefs d'atelier, toujours très réactifs dès qu'il s'agit de production, ont brillé par leur passivité.

Ce n'est qu'à la suite d'un CHS-CT (comité d'hygiène et sécurité - conditions de travail) extraordinaire, tenu le 18 décembre, que la direction a décidé la suppression, au cours de l'année 2004, de l'eau industrielle... à condition que la direction nationale donne les fonds nécessaires aux travaux. Dans l'immédiat, les points d'eau industrielle devront être repérés par une pancarte (ce qui est bien la moindre des choses) et, dans la mesure du possible, les vannes d'alimentation seront coupées.

La direction a également accepté que les travailleurs ayant été malades avec arrêt de travail soient reconnus en accident de travail... mais seulement après bien des tergiversations!