SNCF : 25% de baisse du pouvoir d'achat22/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : 25% de baisse du pouvoir d'achat

Une étude récente de la fédération des cheminots CGT sur les salaires des cheminots met en évidence la baisse très sensible de leur pouvoir d'achat. L'étude compare la hausse des prix depuis 1981 d'après l'indice officiel Insee avec la progression de la "valeur du point de grille" (qui détermine à la SNCF le traitement brut, les indemnités de résidence, la plupart des primes et toutes les retraites).

Le résultat est édifiant : le salaire brut a perdu 15,50 % par rapport aux prix durant cette période. De plus, toujours selon cette étude, les cotisations sociales sont passées de 9,1% en 1981 à 16,15% du salaire brut en 2003 pour les actifs. Ainsi, la perte de pouvoir d'achat de la valeur nette du point, donc du salaire net, est de 25,2%, un quart du salaire!

C'est en particulier le résultat de la désindexation des salaires sur les prix instaurée en 1982 par le gouvernement Mauroy que les centaines de milliers de cheminots actifs et retraités continuent de payer, comme le restant des travailleurs.

L'étude mesure aussi l'évolution du salaire d'embauche par rapport au Smic. Là encore le constat est accablant.

En 1972, un cheminot embauché avec un CAP touchait 58,5% de plus que le Smic. En 1981, 31,4% de plus et aujourd'hui, seulement 6,67% de plus qu'un smicard. Sans diplôme, le salaire d'embauche qui était 38,5% au-dessus du SMIC en 1972 est aujourd'hui à 2,16% en dessous! Du coup, la direction doit verser un complément salarial qui diminue à chaque avancement en échelon et bloque le salaire pendant des années... Ainsi, de nombreux cheminots sont aujourd'hui smicards, non parce que le Smic a beaucoup progressé (il reste un salaire minimum) mais parce que les salaires des cheminots n'ont pas suivi la hausse des prix et ont baissé en valeur réelle, en pouvoir d'achat. Cette baisse touche toutes les catégories. Un jeune conducteur gagnait 223% de plus que le Smic en 1972, aujourd'hui seulement 68% de plus.

Alors quand les travailleurs du rail réclament 300 euros d'augmentation de salaire, ils ne réclament que la remise à niveau minimum de leur salaire. Même pas le rappel de tout ce qu'on leur a volé.

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