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Dans les entreprises
STMicroelectronics : 2000 manifestants dans les rues de Rennes
Samedi 28 février, nous étions 2000 à manifester dans les rues de Rennes à l'appel des salariés en lutte de STMicro-electronics et des syndicats CGT et CFDT de l'entreprise. Des salariés de Thomson s'étaient joints à cet appel pour dénoncer le projet de vente à la sous-traitance des usines de fabrication de cartes électroniques de Rennes et de Brest (300 personnes en tout), ce qui pourrait bien préfigurer une fermeture pure et simple.
Les salariés de ces deux entreprises constituaient une bonne moitié du cortège. La manifestation a donc largement renoué avec le succès de celles organisées à l'automne par les salariés de ces deux entreprises.
Des travailleurs de nombreuses entreprises de Rennes ont tenu à manifester avec ceux-ci. Sur le parcours de la manifestation, qui cette fois a quitté le centre-ville pour se rendre jusque devant l'usine en traversant des quartiers populaires, de nombreuses personnes aux fenêtres des immeubles tenaient à affirmer leur sympathie à l'égard des manifestants et montrer qu'elles étaient choquées par la décision du groupe STM de fermer l'usine de Rennes.
STMicroelectronics est un groupe florissant qui annonce des bénéfices en hausse et qui prévoit la saturation de ses capacités de production l'an prochain. Il a bénéficié de nombreuses aides publiques, dont des aides pour la rénovation de son usine de Rennes, il y a trois ans. Et il maintient sans vergogne sa décision de fermer l'usine mi-avril sans se cacher qu'il s'agit bien d'augmenter les profits.
Cette décision apparaît donc de plus en plus scandaleuse aux yeux de la population rennaise, et le patronat et les pouvoirs publics locaux le savent bien. D'ailleurs, le quotidien local Ouest-France a cru nécessaire de publier à sa une, deux jours avant la manifestation, un titre rassurant sur 150 emplois qu'un sous-traitant de PSA offrirait en reclassement aux salariés de STM, emplois qui ne sont que conditionnels pour le moment.
Comme quoi le patronat et en particulier les patrons de PSA tiennent à rassurer la population sur les prétendus efforts qu'ils font pour favoriser l'emploi. Au fond cela montre qu'ils redoutent la contagion et essaient de désamorcer la mobilisation qui s'organise contre les licenciements. Mais cela n'a pas suffi à impressionner tous ceux qui sont venus avec les travailleurs de STM et Thomson.
Il faut que la mobilisation apparaisse comme une force qui grossit de plus en plus. C'est cela qui peut faire peur au patronat et aux pouvoirs publics locaux, et peut-être les amener à contraindre STM à revenir sur sa décision.
Rendez-vous a d'ailleurs été pris par les manifestants pour le samedi 13 mars, à l'occasion de la manifestation pour l'emploi organisée par la CGT.