Bâtiment : Des promesses pas en béton11/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bâtiment : Des promesses pas en béton

Le président de la Fédération française du bâtiment a déclaré que les patrons de ce secteur espèrent embaucher 30000 femmes d'ici à cinq ans, trois fois plus d'embauches qu'il n'y en a aujourd'hui. Déclaration sans engagement, qui ressemble fort à un effet d'annonce. En revanche, le même dirigeant a déclaré -et là, pas pour un horizon lointain: "Par ailleurs, nous prenons un engagement précis, celui de recruter 1500 RMA (revenu minimum d'activité) avant la fin de l'année."

Cela ne signifie nullement un engagement d'embaucher 1500 travailleurs supplémentaires. Les patrons du bâtiment vont plutôt profiter de l'aubaine que leur offre le gouvernement: avec le RMA, ils pourront bénéficier d'une main-d'oeuvre quasi gratuite pour eux et qui, menacée de perdre toute allocation en cas de refus d'emploi, n'aura pas le choix de refuser cette offre. Et rien n'interdira aux patrons de se débarrasser d'autres salariés, qu'ils estiment trop payés parce que plus anciens dans l'entreprise. En effet le RMA, un contrat à durée limitée de 20 heures par semaine, permet au patron de ne débourser que 250 euros (1640 F) par mois, cependant que le chômeur, lui, ne touche que 180 euros de plus que le RMI.

D'un côté, les patrons du bâtiment reçoivent ce nouveau cadeau du gouvernement. De l'autre, la promesse qu'ils font d'embaucher des femmes ne les engage à rien.

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