Lustucru-Riz Arles : Paribas prétexte les inondations pour fermer l'usine01/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lustucru-Riz Arles : Paribas prétexte les inondations pour fermer l'usine

Le groupe BNP-Paribas, détenteur de Panzani, qui avait acquis Lustucru en 2002, a décidé de fermer l'usine d'Arles. Ce regroupement impliquait une restructuration et déjà, l'usine Lustucru de Marseille avait été fermée. Il y avait eu 300 licenciements.

Paribas se sert maintenant du prétexte des inondations de décembre dernier pour fermer l'usine d'Arles. Depuis ces inondations qui avaient ravagé Arles et sa région, l'entreprise Lustucru-Riz, en plein coeur de la zone industrielle, n'a jamais redémarré. Les ateliers et les chaînes ont été nettoyés mais le travail n'a pas repris. L'usine et les machines avaient été recouvertes d'un mètre d'eau. Les salariés, en chômage technique, avaient obtenu de toucher au moins 90% de leur salaire. En attendant la réouverture de l'usine, le conditionnement du riz était sous-traité. Tous les salariés attendaient avec impatience la réouverture du site.

Mais le vendredi 26 mars, la direction du Groupe Panzani PAI, filiale du puissant groupe Paribas et propriétaire de l'usine, annonçait brutalement son intention de fermer l'usine Lustucru-Riz d'Arles. La réhabilitation du site ou sa reconstruction dans une zone qui ne soit pas inondable a donc été considérée par le groupe financier comme trop coûteux ou trop risqué.

Ce sale coup va porter un choc à l'emploi car si les salariés ne sont pas licenciés, ils seront mutés sur les autres sites, à plusieurs centaines de kilomètres. La direction proposerait des reclassements dans le groupe, mais à Marseille, Lyon, Saint-Etienne, voire dans la région parisienne.

Cette usine qui employait 150 salariés auxquels se rajoutaient 80 intérimaires permanents amenait des emplois aux entreprises sous-traitantes: entreprise de transport et cartonnerie pour les emballages, entre autres. Celles-ci seront directement touchées par l'annonce de cette fermeture. Ce sont donc des centaines d'emplois qui vont disparaître par la volonté du groupe Paribas.

Depuis cette annonce de fermeture, les salariés occupent l'usine et refusent d'entendre parler de licenciements ou de reclassements. Certains travaillent ici depuis 20 ou 30 ans, ont construit leur maison et n'envisagent pas de partir ailleurs pour y être probablement licenciés six mois plus tard.

Michel Vauzelle, le président de la Région qui vient d'être réélu, se contente de proposer des aides éventuelles aux salariés licenciés et de dénoncer "la logique financière". Mais qu'est-ce que cela signifie, si on ne met pas en cause le droit de Paribas de rayer de la carte plusieurs centaines d'emplois?

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