Caisse d'allocations familiales (Paris) : Un projet qui ne doit pas passer18/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Caisse d'allocations familiales (Paris) : Un projet qui ne doit pas passer

À la CAF de Paris, depuis décembre 2003 la direction a mis en place la "corbeille électronique", ou le bureau sans papier.

Tous les courriers et dossiers sont "scannerisés" dès leur arrivée et ensuite affectés à des "corbeilles" que gèrent les techniciens à partir de leurs ordinateurs. Et la direction a profité de l'occasion de cette nouvelle procédure pour... augmenter la productivité. Elle nous demande de traiter 200 pièces par jour et bien des agents ont des difficultés pour y arriver.

C'est à la séance du Comité d'entreprise du 1er juin 2004 que le directeur général a annoncé un plan de formation pour les techniciens. Son contenu: "aider" les agents dont les performances sont en retrait par rapport aux pratiques de leur emploi ou de leur poste de travail, mesurer ce retrait, ses motifs, bâtir un "plan de mobilisation" et en effectuer le suivi...

Et de préciser, au fil de l'exposé: nous insisterons et si, dans la longue durée, on n'y arrive pas, s'il n'y a pas de progression de l'agent, il sera constaté que son niveau de rémunération n'atteste pas du service rendu. Il pourra rester dans l'entreprise mais il y aura renégociation de son contrat de travail, on lui fera signer un avenant à son contrat de travail avec baisse de rémunération. Et, ajoute le directeur, si l'agent refuse cet avenant, cela pourrait le conduire jusqu'au licenciement pour insuffisance professionnelle et relèverait du Code du travail.

Ces propos ont été confirmés lors de la réunion des délégués du personnel du 3 juin. Là, les délégations CGT-CGTcadres et FO ont protesté vigoureusement, seule la CFDT restant silencieuse. Aussitôt, un tract commun -auquel finalement la CFDT s'est associée- a été fait et distribué sur les cinq centres parisiens. Une pétition était jointe, demandant le retrait des menaces de sanctions.

En effet les agents sont favorables aux formations complémentaires et aux remises à niveau, surtout si elles sont faites par le Centre de formation (IRFAF). Mais ce que propose la direction, ce sont des formations pour nous permettre d'atteindre le rendement fixé. Et, comme le disaient des collègues lors des passages dans les services, quand nous ferons les 200 pièces, on nous en demandera 300... Aujourd'hui, les agents doivent descendre aux guichets, répondre au téléphone et traiter les courriers et dossiers. Tout cela avec des bas salaires, que la direction voudrait baisser davantage!

Quant à l'avenant au contrat de travail qu'elle voudrait faire signer avec acceptation d'une baisse de salaire, il n'est pas question de l'accepter. Nous avons signé un contrat de travail, nous n'avons rien d'autre à signer.

Les agents qui subiraient des pressions pour signer un avenant doivent avertir leurs collègues et les délégués syndicaux, afin de ne pas rester isolés face à la direction.

La pétition a recueilli 544 signatures, qui ont été transmises au président du conseil d'administration, à la Caisse nationale d'allocations familiales et au ministère des Affaires sociales.

Certains cadres chargés de ces formations se sentent mal à l'aise, même si d'autres défendent la politique de la direction.

Depuis cette annonce, les discussions vont bon train. Certains employés disent qu'ils n'y arriveront pas; d'autres, que la direction cherche à faire démissionner les employés les plus fragiles, ou encore que le fait de faire augmenter la production permet à la direction de ne pas embaucher. Mais d'autres encore parlent de débrayage. Affaire à suivre.

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