Sarkozy a annoncé que l'ouverture du capital d'EDF et GDF n'aurait sans doute pas lieu avant un an. Aussitôt une partie des médias a voulu y voir un recul pour ménager le personnel et les syndicats. Certains vont jusqu'à dire: "C'est toujours un an de gagné".

C'est une erreur. D'abord cette annonce est un non-événement. Le changement de statut d'EDF et GDF qui va les transformer de sociétés nationales en simples sociétés anonymes a pour fonction de permettre quand les directions le voudront d'ouvrir leur capital au privé. Il n'a jamais été dit qu'elles allaient le faire immédiatement. Et d'ailleurs Bercy n'est même pas prêt.

Et puis surtout le changement de statut des entreprises va commencer par entériner le changement de statut du personnel en ce qui concerne le régime des retraites. Dorénavant, ou plus exactement à partir du 1er janvier 2005 selon le calendrier prévu, le "fardeau des retraites", selon l'expression des dirigeants, sera transféré d'EDF et GDF à la Sécurité sociale. C'était là le préalable jugé indispensable par les capitalistes pour investir des capitaux dans EDF et GDF, quand ils le voudront, et au rythme qui les arrangera.

Et pour le personnel, le montant des cotisations va augmenter et le régime des retraites sera moins favorable, notamment lorsque l'alignement avec la Sécurité sociale sera complet et que les gaziers et électriciens perdront (entre autres) l'avantage des 37,5 années de cotisations qu'ils ont toujours actuellement.

La seule chose qui pourrait bousculer le calendrier serait que les travailleurs d'EDF et GDF se mettent vraiment en colère...