Le maire ainsi que le directeur des services municipaux d'Albertville ont été placés deux jours en garde à vue. Cela fait suite à l'affaire de pollution à la dioxine occasionnée par l'usine d'incinération d'ordures ménagères qui fonctionnait dans une commune avoisinante, à Gilly-sur-Isère.

Déjà le mois dernier, deux responsables de Novergie, une filiale de la Lyonnaise des Eaux, qui était chargée de l'exploitation de l'usine, avaient été mis en examen, ainsi qu'un fonctionnaire de la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement) censée contrôler ce genre d'installation. Mais comme l'a montré l'avocat des habitants qui ont porté plainte, sur un document de la Drire, il est écrit: "Mise en conformité de décembre 1995: non faite. Date prévue: 2002?" C'est dire le peu de contraintes exercées par la Drire sur des entreprises qui gèrent pourtant des sites potentiellement dangereux.

Il y a trois ans l'usine a été fermée, après que les autorités préfectorales ont dû reconnaître que depuis des années l'installation recrachait des fumées avec des taux de dioxine bien supérieurs à ceux autorisés. À tel point que des milliers de vaches furent abattues et des millions de litres de lait détruits. La population, elle, se demande si ces doses de dioxine ne sont pas la cause de cancers en surnombre.

Une chose est sûre: si des analyses ont été réalisées, le scandale mis en évidence, l'incinérateur finalement fermé et si aujourd'hui les responsables sont mis en cause, c'est uniquement grâce à la pression des habitants refusant d'être empoisonnés plus longtemps.