À Cézus Chimie, filiale de Framatome (groupe Areva), trois délégués CGT ont été sanctionnés car ils n'avaient pas suivi la troisième journée, obligatoire, de formation au CHSCT (comité d'hygiène et de sécurité - conditions de travail). En effet, un travailleur posté, de nuit le jour de la formation, a refusé de se présenter à huit heures, alors qu'il avait quitté l'usine à quatre heures. Épuisé par sept jours de travail consécutifs, il aurait préféré que la direction lui paie sa nuit, tout simplement, pour qu'il puisse se présenter en bonne forme à sa formation.

Du coup, les deux autres délégués ont décidé de ne pas y aller non plus, par solidarité. Et immédiatement, la direction a convoqué les trois travailleurs pour un entretien avant sanction. Puis elle a distribué les sanctions: un jour de mise à pied pour les deux délégués solidaires, un avertissement pour le travailleur posté.

Depuis quelques mois, en particulier depuis l'arrivée d'une nouvelle DRH, aux ordres du patron, lettres et autres intimidations pleuvent. Devant cette accumulation de menaces et sanctions, les travailleurs ont riposté par huit heures de grève pour chacune des cinq équipes à partir du jeudi 24 juin. La grève a été un succès: 100% de grévistes en fabrication, soit environ la moitié de l'effectif de 230 salariés. Les cadres et agents de maîtrise, très nombreux, n'ont pas voulu se joindre au mouvement, ce qui n'a rien d'étonnant. Un courrier à l'inspection du travail est également en partance.

Les sanctions n'ont pas été levées pour autant et les travailleurs sentent bien qu'il faudrait faire plus pour qu'elles le soient. Mais la grève a montré que la solidarité n'était pas un vain mot pour les travailleurs de fabrication et qu'ils n'étaient pas prêts à laisser passer n'importe quoi.