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Leur société
Brutalités policières contre les sans-papiers
Dimanche 4 juillet, la police a mis fin brutalement à l'occupation par des sans-papiers du square Séverine à Paris, Porte de Bagnolet, procédant à l'arrestation de 89 d'entre eux. Cette occupation s'inscrivait dans une action nationale, commencée le 2 juillet, qui regroupait environ 600 sans-papiers issus de toutes les régions de France. L'occupation symbolique du square se déroulait avec l'accord de la Mairie de Paris. La police n'avait donc aucune raison d'intervenir dans ce square, lieu public. À plusieurs reprises, elle a essayé de provoquer les sans-papiers procédant à quelques interpellations. Mais cela n'a pas découragé la majorité d'entre eux, habitués à se faire malmener par les forces de l'ordre.
Malgré la présence d'élus, la police a fini par encercler le square et par sommer une partie des protestataires de se séparer des sans-papiers célibataires -ces derniers étant les plus vulnérables, et les premiers à être expulsables. La majorité des manifestants a refusé, choisissant de les protéger. La police a alors commencé à matraquer les manifestants, sans s'inquiéter de la présence d'enfants en bas âge, interpellant toutes les personnes isolées. Ils ont provoqué une panique telle que les gens ont choisi de fuir en escaladant des grilles hautes de plus de deux mètres. Il y a eu du coup plus d'une quinzaine de blessés -jambes cassées, bras ouverts sur les grilles. Depuis, la plupart ont été relâchés mais vingt-six d'entre eux ont été placés en centre de rétention, antichambre bien souvent de l'expulsion. La plupart des hommes arrêtés sont d'origine chinoise ou africaine.
Ce mouvement de protestation dure depuis des années et dérange le gouvernement. Il souhaiterait que les sans-papiers se taisent et rentrent en silence dans la clandestinité qu'ils veulent quitter.