Depuis quelque temps, on peut voir dans les journaux une campagne de pub du ministère de la Santé pour tenter de faire passer la prétendue "réforme" de l'assurance-maladie. La palme de l'hypocrisie revient à la conclusion: "État, professionnels de santé, industrie pharmaceutique, entreprises, ménages: tous contribueront, chacun à leur mesure, à la sauvegarde et à l'amélioration du système."

"Chacun à sa mesure"! Mais les 16 milliards d'euros d'économies annuelles prévus par la prétendue réforme ne se feront-ils pas essentiellement sur le dos du monde du travail? Avec l'augmentation de la CSG pour les retraités imposables, l'élargissement de l'assiette de la CSG sur les salaires, l'augmentation du forfait hospitalier, le paiement de un euro par consultation, le déremboursement des médicaments... on n'est pas loin de la totalité des 16 milliards.

L'État, qui continue d'exonérer les entreprises de 20 milliards par an de charges sociales, est loin de compenser la totalité de cette somme auprès de la Sécu.

Quant aux entreprises, elles verront leur contribution s'élever à seulement 760 millions d'euros supplémentaires, par l'augmentation de la Contribution sociale de solidarité, qui passe d'un malheureux 0,13% à 0,16%! Et pourtant, celles-ci ne cessent d'annoncer des bénéfices fabuleux, les trusts pharmaceutiques en tête.

"Soigner mieux en dépensant mieux", voilà un slogan publicitaire aussi cynique que mensonger. De la pub, quoi!