À Brest, l'aéroport géré par la CCI (Chambre du Commerce et de l'Industrie) emploie de nombreux intérimaires. L'un d'eux nous a raconté:

"Dans deux services, celui de la manutention et celui de la régularisation du trafic des avions sur les pistes, nous étions 66% d'intérimaires qui travaillions au chargement des bagages et à la signalisation pour diriger les avions sur les pistes. Normalement, le nombre des intérimaires devrait être limité à 10%.

La plupart d'entre nous, travaillons depuis deux à trois ans avec des CDD de deux mois qui se succèdent sans même les arrêts obligatoires entre deux contrats. Nous faisons aussi de nombreuses heures supplémentaires non payées. Par exemple, pour un contrat de 80 heures, il arrivait qu'on fasse 160 heures avec les heures supplémentaires et les heures d'attente sur place.

Il y a quelques mois, nous nous sommes donc mis en grève, à environ cinquante intérimaires, pour réclamer nos embauches en CDI et pour le paiement des heures supplémentaires. La direction a dû envoyer les directeurs et les chefs charger les bagages et faire la circulation sur les pistes à notre place.

Après un mois de grève, nous avons été une vingtaine à être virés. On a attaqué aux Prud'hommes la CCI ainsi qu'ADIA, la boîte d'intérim.

Ce qui est tout de même encourageant, c'est que la direction a été obligée d'embaucher une moitié des intérimaires en CDI. Et cela, c'est grâce à notre mobilisation que nous l'avons obtenu."