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Leur société
Zones franches profitables...mais pas pour tous
Mercredi 28 juillet, le gouvernement a annoncé la mise en place d'un plan de «relocalisation des emplois», encore un, afin de lutter dit-il contre les délocalisations.
Il s'agit en fait d'étendre la politique des zones franches lancée par Juppé en 1996. L'État accorde des exonérations d'impôts sur les sociétés, de taxe professionnelle et de cotisations sociales aux entreprises de moins de 50salariés qui s'installent dans des quartiers définis comme difficiles. Depuis le début de l'année, 41 nouvelles zones franches ont été créées, en plus des 44 déjà définies par Juppé.
Et Borloo de jubiler: «On avait prévu 385millions d'euros dans le budget (pour les diverses exonérations liées aux zones franches), on va dépenser plus du double!»
La justification est toujours la même: il faut aider les patrons pour créer des emplois. Ces derniers empochent les millions d'euros d'argent public et embauchent le personnel qu'ils auraient de toute façon embauché. Et on a même vu des entreprises déménager dans une zone franche par exemple pour pouvoir profiter des aides, sans qu'au final un seul emploi supplémentaire n'ait été créé.
Le nouveau plan de «relocalisation des emplois» est de la même eau que les précédents, mais à une plus grande échelle encore. Le gouvernement dit qu'il va débloquer plus d'un milliard d'euros d'allégement de charges en 2005 pour les entreprises qui rapatrieront leurs activités en France et qui s'installeront dans les bassins d'emplois sinistrés où le chômage touche 25 à 30% des travailleurs.
Ainsi, dans les régions qui ont connu des licenciements par milliers, qui ont vu la misère exploser, le gouvernement aidera... les patrons. C'est tout le contraire qu'il aurait fallu faire: interdire les licenciements et arrêter de donner de l'argent à fonds perdu au patronat.