"Nous travaillons sur des allégements d'impôts afin de permettre aux chefs d'entreprise de se poser autrement la question d'une éventuelle délocalisation et même pour favoriser le retour de certaines activités qui ont migré à l'étranger", a tenu à faire savoir Sarkozy. En somme, il annonce au patronat qu'il va se décarcasser pour leur accorder des ristournes fiscales les incitant à ne pas déménager leurs machines, vider leurs entreprises, transférer leurs capitaux et supprimer des centaines ou des milliers d'emplois pour aller faire fortune ailleurs.

D'ores et déjà, la surtaxe Juppé sur l'impôt sur les sociétés devrait être supprimée en deux ans. Cette surtaxe, créée en 1996, majorait de 10% l'impôt sur les sociétés. Le gouvernement Jospin l'avait réduite à 3%. La touche finale sera sa suppression, qui représentera un joli cadeau de 450 millions d'euros en 2005 et autant en 2006. Ça fait toujours du bien aux profits... même si cela ne satisfait pas Seillière, qui déclare la mesure insuffisante. Et de protester contre le gel des allégements de charges sur les bas salaires: "Les allégements de charges diminuent le coût du travail pour toutes les entreprises", alors que "la baisse de l'impôt sur les sociétés ne profite qu'à celles qui font des bénéfices".

Sarkozy pourrait répondre qu'à tout cela, les patrons peuvent ajouter d'autres projets qui leur sont tout autant favorables, comme par exemple l'exonération de taxe professionnelle envisagée pour les entreprises qui s'installeraient dans des zones "propices aux délocalisations"! Ou encore un projet de crédit d'impôt pour les entreprises qui embauchent des apprentis... Et la liste n'est certainement pas close.