Après ceux de la Manche et de la mer du Nord, les marins pêcheurs de Méditerranée bloquaient le trafic commercial dans les rades de Marseille, Toulon, Sète, ainsi que dans des terminaux pétroliers, depuis le dimanche 3 octobre. Cent cinquante bateaux participaient à cette opération afin de protester contre la hausse du prix du pétrole qui grève considérablement leurs revenus.

Depuis janvier 2004, le prix hors taxes du gazole a progressé de 42%. Or les pêcheurs, même s'ils sont exonérés des taxes sur le carburant (en particulier TVA et TIPP), subissent de plein fouet cette hausse occasionnant pour les petits bateaux de pêche une perte mensuelle de 400 à 500 euros par marin, qui n'est pas toujours compensée, loin de là, par les résultats d'une pêche par nature aléatoire.

En Méditerranée, la flotte de pêche compte 1 700 bateaux et 3 300 pêcheurs, dont 80% de "petits métiers". Au total en France, plus de 30000 artisans et matelots vivent de la pêche.

La pêche artisanale est concurrencée par les gros bateaux qui pratiquent la pêche industrielle. Elle subit donc les aléas d'un marché qu'elle ne contrôle pas, c'est-à-dire la pression des mareyeurs, des grandes surfaces sur des prix qui, au bas mot, tripleront avant que le produit n'arrive sur l'étal du poissonnier.

Finalement le gouvernement a fait, sans trop attendre, une proposition de compromis. Satisfera-t-elle les pêcheurs, comme elle a satisfait leurs représentants? Mais, au-delà des pêcheurs, ce sont les classes populaires qui sont touchées par les spéculateurs qui "jouent"sur le marché du pétrole.