La grande majorité des sites Atofina étaient en grève lundi dernier 4 octobre, pour protester contre la décision de Total de se débarrasser de sa Chimie, jugée trop peu rentable au regard des activités purement pétrolières. En effet, alors que dans sa branche Pétrole Total a une rentabilité de 19%, celle-ci n'est "que" de 8% dans la branche Chimie. Ce n'est pas assez aux yeux des actionnaires.

La Chimie de Total devient donc un groupe à part et la nouvelle direction dit vouloir "relever un beau challenge" en rendant attrayant le nouveau groupe. Dans la bouche d'un patron, on sait ce que cela veut dire: restructurations, suppressions d'emplois...

C'est pour cela que la grève a été massivement suivie, avec piquets de grève devant les sites. À Pierre-Bénite, tous les ateliers étaient à l'arrêt et même les ouvriers d'une entreprise sous-traitante s'étaient mis en grève, considérant à juste titre que leur sort et le nôtre sont liés.

Provocatrice jusqu'au bout, la direction avait prévu dans plusieurs grandes villes, comme à Lyon, des réceptions pour fêter en grande pompe la naissance du nouveau groupe. Cela a été considéré comme indécent par les grévistes. Ils ont donc bloqué les bus affrétés par la direction, obligeant certains cadres à prendre les transports en commun. Deux cadres sont même partis en courant, sous les huées des ouvriers, pour aller manger les petits fours de la direction.

Beaucoup d'entre nous sont conscients qu'il va falloir se battre, si nous ne voulons pas subir un mauvais sort, et que la journée d'aujourd'hui n'est qu'un début.