- Accueil
- Lutte ouvrière n°1890
- Hausse des carburants : Elle pèse encore plus sur les petits budgets
Leur société
Hausse des carburants : Elle pèse encore plus sur les petits budgets
Le gouvernement a accordé des aides "ciblées" aux catégories professionnelles qui manifestaient contre la hausse des prix des carburants: les marins-pêcheurs, les agriculteurs, les routiers ont obtenu une baisse de 4 centimes d'euro sur la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Les bateliers, qui ont protesté dimanche 17 octobre, devraient à leur tour bénéficier d'une mesure similaire, et le ministère des Finances pourrait aussi voir le problème pour les chauffeurs de taxis ou les infirmières à domicile, professions "qui ne peuvent répercuter la hausse des carburants dans leurs tarifs", selon ses termes.
Effectivement, nombre de gros professionnels ont répercuté la hausse du prix mondial du pétrole brut sur leurs tarifs (transporteurs aériens ou voyagistes, etc.), faisant payer les consommateurs, c'est-à-dire la majorité de la population, à commencer par les salariés. Ceux-là prennent la facture de carburant de plein fouet, qu'il s'agisse de leur automobile ou de leur chauffage. Depuis un an, le prix du gazole à la pompe a augmenté de plus de 25%, celui du sans-plomb de 12%. Quant au fioul domestique, qui sert au chauffage d'un tiers des logements en France, son prix a grimpé de 31,7% depuis le début de l'année!
Mais, Sarkozy le martèle, il n'est pas question que l'État intervienne sur le prix des carburants, en baissant les taxes (qui représentent entre les deux tiers et les trois quarts du prix de vente), à commencer par la TIPP. Les arguments avancés par le ministre de l'Économie ou d'autres membres du gouvernement sont aussi divers que spécieux.
Face au mécontentement provoqué par l'envolée des prix des carburants, Sarkozy promet seulement de réunir prochainement une commission, chargée d'évaluer le surplus de recettes fiscales lié aux récentes augmentations et d'en redistribuer une partie, en allégeant la fiscalité pour les particuliers et les entreprises en 2005.
Une promesse qui coûte d'autant moins cher à Sarkozy que, d'ici là, il aura sûrement quitté ses fonctions de ministre!