Le chantage à l'emploi du patron

Pour faire reprendre le travail chez Opel, les dirigeants syndicaux d'Opel n'ont cessé de donner en exemple l'accord intervenu chez KarstadtQuelle qui, d'après eux, permet d'éviter des «licenciements collectifs».

KarstadtQuelle est un géant de la distribution (180 grands magasins et 337 magasins spécialisés). En 2003, il a réalisé, 15,3milliards d'euros de chiffre d'affaires et affiché un résultat opérationnel de 225millions d'euros. Parce qu'il disait prévoir des pertes en 2004, le groupe a annoncé vouloir supprimer 10000 emplois (sur un total d'environ 100000).

L'accord intervenu le 14 octobre entre le CCE et la direction prévoit la suppression de 5500 postes de travail en trois ans, via des «mesures sociales» comme des mises en retraite anticipée. Les licenciements «secs» devraient être évités pour les entreprises qui resteront dans le giron du trust. Mais rien n'est vraiment certain puisque, quelques jours seulement après avoir signé l'accord, le patron du groupe, Christoph Achenbach, déclarait à la presse qu'il comptait réexaminer le plan de restructuration en 2006. Et de toute façon il n'y a aucune garantie pour les salariés des magasins qui vont être cédés. Par ailleurs, pendant trois ans, les augmentations de salaires seront gelées. Il y aura seulement un rattrapage à l'issue de cette période... si les résultats de l'entreprise le permettent. Et la prime de Noël sera aussi réduite.

Tout cela devrait permettre de réaliser des économies de l'ordre de 760 millions d'euros... soit moitié plus encore que les 500millions exigés par la direction du trust au départ!