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Chine : Cinq jeunes filles tuées dans une usine de textile
Le 23 décembre dernier, cinq jeunes filles âgées de 14 à 17 ans ont trouvé la mort dans des conditions particulièrement atroces dans une fabrique de textile, la Lihua Textile Factory, située dans un village proche de Shijiazhuang, la capitale de la province de Hebei, dans le nord-est de la Chine.
Une organisation de défense des droits de l'Homme en Chine a récemment révélé que le patron de la Lihua Textile employait certaines de ces jeunes filles, venues de la campagne voisine, depuis déjà deux ans. Elles passaient la nuit dans un dortoir de 10m2, où elles ont été intoxiquées par des fumées de charbon de bois.
L'organisation des droits de l'Homme accuse le patron de n'avoir pas fait appel à un médecin lorsqu'il a découvert les jeunes travailleuses inconscientes, mais de les avoir transportées directement au crématorium. C'est un employé de celui-ci qui, doutant de la mort des jeunes filles, d'autant plus qu'aucun certificat de médecin n'était fourni, refusa d'accepter les corps. Le patron et des cadres firent alors appel à un auxiliaire médical qui, dans les campagnes chinoises, tient parfois lieu de médecin, pour attester de la mort des jeunes filles, qui furent ensuite placées dans des cercueils en vue de l'incinération.
Les familles, alertées, ayant insisté pour voir les corps, cela leur fut refusé. On leur proposa une compensation de 15000 yuans (environ 1400 euros) pour qu'elles cessent de réclamer. Ce n'est que quatre jours plus tard que, le patron et les autorités ayant accédé à la demande des familles, les corps purent être vus: il apparaîtrait que deux d'entre elles avaient été placées encore vivantes dans leur cercueil!
Le 29 décembre, un rassemblement auprès des corps des jeunes filles des familles de 70 autres enfants travailleurs a été dispersé par l'arrivée d'une centaines de policiers. Les familles des jeunes ouvrières ont même été détenues un jour et une nuit.
À la suite de cela, le gouvernement local a encore fait pression sur les familles pour qu'elles acceptent une «compensation» de 70000 yuans (6500 euros environ), qu'elles puissent emporter les corps de leurs enfants, afin d'étouffer l'affaire, sans y réussir.
Selon l'organisation humanitaire qui dénonce ce scandale, les autorités locales ont fermé les yeux sur l'existence d'une centaine d'autres fabriques du secteur où sont employés des enfants, dans des conditions semblables à celles de la Lihua Textile Factory, où des enfants de 14 ans travaillaient 12 heures par jour, de midi à minuit, subissant une telle fatigue qu'ils tombaient la nuit exténués sur leurs couchettes, n'ayant pour se chauffer que de mortels braseros.