Sur 130 millions de nouveaux-nés qui naissent chaque année dans le monde, quatre millions meurent avant d'atteindre l'âge de quatre semaines. La proportion est de quatre bébés pour mille dans les pays riches et de trente-trois pour mille dans les pays pauvres, soit huit fois plus. Ces quatre millions s'ajoutent aux onze millions d'enfants qui sont emportés par les épidémies avant l'âge de 5 ans. Sur ces quatre millions de bébés, trois millions pourraient être sauvés, d'après un bilan publié par la revue médicale , par des méthodes simples.

En effet, c'est une donnée tristement banale, 99% de ces nouveaux-nés décèdent dans les pays pauvres, dont deux tiers dans dix pays, qui sont l'Afghanistan, le Bangladesh, la Chine, le Congo, l'Éthiopie, l'Inde, le Nigeria, le Pakistan, l'Indonésie et la Tanzanie. Les principales causes de ces décès sont, selon ce bilan, les naissances prématurées, qui nécessiteraient des installations et du matériel dont sont largement dépourvus les pays pauvres, et les infections graves, dont la plupart pourraient être prévenues ou soignées.

Selon les pays étudiés, une grande partie de cette mortalité néonatale pourrait être évitée dans une proportion allant jusqu'à 72%, simplement par la mise en oeuvre d'un ensemble de mesures dont le coût est chiffré à 4,1 milliards de dollars par an, qui s'ajouteraient aux deux milliards déjà dépensés actuellement par divers organismes. Cette somme représente moins d'un centième de ce que coûtera en 2005 la guerre menée par les États-Unis en Irak.