«Suite à un mouvement social parmi une certaine catégorie de personnel, les programmes sont perturbés», peut-on entendre depuis début avril sur les différentes stations de radio qui constituent Radio France. Mais là, apparemment, s'arrêtait l'information apportée par ce service public. Pour que l'auditeur sache qui était en grève et pour quelles revendications, il ne fallait pas trop compter sur les journaux de France Inter ou de France Info jusqu'à cette dernière semaine, ni même sur les chaînes télévisées publiques.

En grève depuis le 4 avril, les ouvriers, employés et animateurs de radios locales protestent contre leurs salaires insuffisants, qui ne dépassent guère le smic et sont bloqués depuis huit ans. Certains d'entre eux, même, n'ont pas eu d'augmentation depuis dix ans. Ils réclament en compensation une prime mensuelle de 265,40 euros. La direction de Radio France refuse d'accéder à cette revendication, qui ne serait qu'un rattrapage du retard pris dans les salaires, mais propose des mesures «spécifiques» pour les plus basses catégories.

Alors qu'ils entrent dans la troisième semaine du conflit, les «sans-grade» montrent qu'ils peuvent se faire entendre, y compris par le silence des radios.