Centre de tri Jean-Jacques-Bosc - Bordeaux Bègles - Les agents s'invitent à la direction régionale28/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1917.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre de tri Jean-Jacques-Bosc - Bordeaux Bègles - Les agents s'invitent à la direction régionale

Depuis trois semaines, le centre de tri postal de Bordeaux-Bègles (680 travailleurs dont 630 à la production) est en lutte contre un plan de suppression d'emplois.

Dans le détail, la direction entendait initialement supprimer 51 emplois, en en supprimant 94 dans les brigades de "2 nuits sur 4" (soit près de 50% de leur effectif qui travaille de 19h30 à 6h du matin) pour les remplacer par seulement 40 emplois en brigade "22h / 6h".

La direction s'attaque donc principalement aux "2 nuits sur 4" dont elle veut à terme se débarrasser. Ces horaires sont ceux qui offrent au personnel les moins mauvaises conditions de travail et de vie: les agents travaillent trois nuits par semaine, alternant deux nuits de travail et deux nuits de repos. Les autres horaires de nuit contraignent les postiers à venir quatre nuits par semaine pour la "22h / 6h" et cinq nuits par semaine pour la "0h / 6h24". Pour tenter de faire passer son plan, la direction compte sur des retraites anticipées, quelques promotions et des mutations.

Tout le centre est concerné, car en remplaçant deux agents en "2 nuits sur 4" par moins d'un en "22h / 6h", la direction entend faire des économies sur le personnel tout en faisant passer quand même le courrier. Pour cela, elle surchargera toutes les brigades et elle fera travailler les agents à flux encore plus tendu. Elle diviserait notamment par trois le nombre de travailleurs sur certains chantiers de tri. Elle compte aussi aggraver la polyvalence des agents, notamment les manutentionnaires, en exigeant d'eux qu'ils s'adaptent au flux du courrier.

Depuis trois semaines, le tri a été perturbé une dizaine de nuits par le débrayage des agents. Certains matins, les entrées du centre ont été bloquées pour retarder le départ du courrier. Deux rassemblements ont réuni chacun entre 100 et 150 travailleurs du centre. La direction, méprisante comme d'habitude, envoie ses huissiers et sanctionne les agents qui refusent par exemple de faire le travail de ceux qui sont en grève. La direction régionale s'est même déplacée en personne pour faire la morale à l'encadrement qui ne se montrerait pas assez zélé contre les agents!

Vendredi 22 avril, une centaine de postiers se sont invités au comité technique paritaire, prévu pour ce plan de suppression d'emplois dans les locaux de la direction régionale, dans l'immeuble du CRSF (Chèques postaux) de Bordeaux. Ils ont envahi la salle et les organisations syndicales ont refusé de siéger. Les agents du centre ont exprimé en direct leur colère en affirmant, entre autres, que les 374 millions d'euros de bénéfices devaient servir aux emplois et qu'il n'était pas question qu'ils fassent les frais des plans d'économies de La Poste. Pour finir, les postiers ont retenu fermement dans la salle pendant quelques dizaines de minutes les membres de la direction qui croyaient que la réunion était terminée. Ils sont finalement partis en promettant de s'inviter pour la prochaine encore plus nombreux!

Suite à cette mobilisation, lundi 25, la direction du centre a modifié son plan: elle propose 38 suppressions d'emplois au lieu de 51 mais compte récupérer les heures de repos compensateurs que les agents gagnent en travaillant le dimanche soir. Mais 38 suppressions d'emplois avec en plus le vol de nos repos compensateurs, cela reste tout autant inacceptable!

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