Port de Marseille : Mort pour engraisser un requin10/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1923.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Port de Marseille : Mort pour engraisser un requin

Mardi 31 mai à 10 heures du matin, à l'intérieur du Port de Marseille, à 500m de la porte 2, un jeune de 24 ans a été tué, écrasé par le clark qu'il conduisait.

Il était intérimaire et travaillait pour une entreprise surnommée "Destruction555" en raison de sa désinvolture vis-à-vis de la sécurité, une entreprise sous-traitante de la SNCM. Il conduisait un clark qui tirait une remorque chargée de deux abris de chantier qu'il s'agissait d'installer devant un ferry de la SNCM. Des collègues le suivaient en camion. Soudain, expliquent-ils, ils ont vu le clark zigzaguer. Déstabilisé, il bascula à gauche. Le conducteur tomba sur la chaussée, suivi dans sa chute par le clark qui l'écrasa.

Une ambulance du SAMU, équipée en réanimation, lui apporta les premiers soins. Les pompiers prirent la relève. Mais malgré plus d'une heure d'efforts, ils ne purent le sauver.

La société pour laquelle il travaillait, elle-même divisée en plusieurs petites entreprises, assure des travaux très divers qui vont du nettoyage des tuyauteries à la location et à la manutention d'abris de chantier, en passant par l'application de résines. Il s'y ajoute maintenant une petite compagnie maritime qui assure des liaisons sur Madagascar, ainsi qu'une participation dans une entreprise d'intérim, celle où travaillait la victime.

À Marseille, une dizaine de salariés s'usent et détruisent leur santé en travaillant pour cette société, la plupart avec des contrats précaires, pour des salaires dérisoires et dans des conditions douteuses. Par exemple, quand il s'agit de nettoyer des conduits, le patron n'hésite pas à faire verser de l'acide en grande quantité, sans précaution ni vis-à-vis de ses ouvriers ni vis-à-vis de ceux qui travaillent autour ou dessous!

Le clark qui écrasa le jeune travailleur était vieux, vétuste, semble-t-il non révisé. Il n'avait pas été mis en conformité avec les nouvelles normes de sécurité: en particulier il n'y avait pas de ceinture de sécurité, ce qui est maintenant obligatoire et qui aurait certainement pu sauver son conducteur.

Mardi 31 mai, sur le Port de Marseille, un jeune travailleur est mort du fait de l'irresponsabilité de son employeur capable, pour gagner quelques sous de plus, d'économiser sur l'essentiel. Mais ceux qui utilisent les services de ce genre d'entreprise sont eux aussi responsables, ce qui a conduit à cet accident fatal.

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