Depuis vendredi 17 juin, le Centre hospitalier spécialisé (hôpital psychiatrique) est en grève à Caen, pour protester contre les restrictions budgétaires et les suppressions de postes prévues: 72 sur l'hôpital et le risque de fermeture pour des structures dépendant du CHS, comme le Centre médico-psychiatrique de Falaise, ou l'hôpital de jour. Il manque deux millions d'euros pour boucler le budget, et l'Agence régionale d'hospitalisation refuse toute rallonge depuis plusieurs semaines. Du coup, les moyens manquent déjà pour s'occuper des malades. Même des médecins s'en font l'écho. L'hypocrisie des dirigeants, qui avaient tant promis après le double meurtre à l'hôpital psychiatrique de Pau, est dénoncée par tous.

Du coup, la colère a éclaté: une assemblée générale de 250 personnes a décidé de la grève, le personnel a bloqué les portes, empêchant les admissions et, malgré les réquisitions dans les services, l'agitation a pu s'organiser dans l'établissement et aussi dans la rue, devant l'hôpital. Lundi 20 juin, l'ARH et la direction ne lâchant presque rien, le mouvement a repris.

Pour l'instant, il y aurait un gel des suppressions de postes, l'engagement à fournir au moins autant de remplaçants pendant l'été qu'en 2004, et à maintenir certains services menacés.

Mardi 21 juin, les agents présents ont accueilli devant l'établissement la manifestation de la CGT contre les mesures du gouvernement Villepin. Manifestants et grévistes de l'hôpital, mêlés, scandaient le slogan "Tous ensemble!