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- Lutte ouvrière n°1928
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La Poste Centre de Tri – Bordeaux-Bègles : Des sanctions qui restent lourdes et injustifiées!
Jeudi 7 et vendredi 8 juillet, La Poste tenait son conseil central de discipline. Elle demandait initialement la révocation de six syndicalistes (parmi les quatorze incriminés) pour avoir soi-disant organisé une séquestration de cinq cadres pendant un conflit sur des suppressions d'emplois. Elle entendait surtout montrer à tous les postiers ce qu'il pouvait en coûter de s'opposer à sa politique de rentabilisation. Mais devant la mobilisation depuis deux mois de milliers de postiers, mais aussi de travailleurs du privé et d'autres secteurs, tant à Bordeaux que dans le reste du pays, la direction nationale de La Poste a opéré incontestablement un recul. Après avoir mené une campagne nationale en vue de préparer des révocations, elle a accepté de transiger en ne prononçant aucune révocation. Mais elle a lourdement sanctionné les militants.
Mercredi 6 juillet, dans le milieu syndical CGT et SUD, tout le monde était persuadé et disait que la direction allait révoquer deux des six syndicalistes pour faire un exemple.
Jeudi 7, à Paris et à Bordeaux, les rassemblements ont réuni respectivement un millier et 500 travailleurs devant les sièges des directions de La Poste. À Paris, il y avait une cinquantaine de Bordelais venus soutenir leurs camarades, la grève au Centre de tri ayant été bien suivie dans les différentes brigades. À Paris comme à Bordeaux, les interventions se sont succédé pour dénoncer les suppressions d'emplois et la répression de la direction.
Si la direction a reculé sur les révocations, les sanctions que le conseil de discipline a annoncées et qui doivent être confirmées par le directeur général de La Poste, Bailly, restent totalement injustifiées. Car la direction a voulu faire un coup de force contre des postiers se battant contre des suppressions d'emplois et contre une direction locale qui a systématiquement joué de la provocation et du pourrissement. Ces sanctions sont de deux ans de mise à pied, parfois assorties d'un an de sursis, pour trois militants, et de vingt-et-un mois pour un autre. Elles restent du domaine de l'intimidation et de la répression à l'égard de ceux qui s'opposent à une rentabilisation des services, dans le cadre d'une proche privatisation. Et cela sans compter que, sur le plan pénal, neuf des syndicalistes sont toujours mis en examen pour «séquestration».
Au Centre de tri, si les postiers sont soulagés que les révocations soient évitées, ils sont écoeurés par la lourdeur des sanctions à l'égard des six. Ils restent mobilisés car, les 18, 19 et 20 juillet, le directeur régional de la DOTC Aquitaine (Direction opérationnelle du traitement du courrier) organise des conseils de discipline à Bordeaux pour huit autres militants du centre. Là, non seulement il est juge et partie -c'est lui qui a fait envoyer le GIPN- mais il s'est aussi personnellement impliqué dans les réunions et dans la presse locale pour faire passer nos camarades pour des monstres et en exigeant la révocation d'au moins deux d'entre eux.
À l'encontre des huit, il demande de six mois à deux ans de mise à pied et le licenciement du camarade contractuel. Les travailleurs du centre comptent se mobiliser et faire pression pour obtenir dans l'immédiat un recul sur le licenciement et le minimum possible sur les sanctions. En continuant à revendiquer leur retrait total et celui des plaintes et des sanctions!