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Leur société
Fiscalité régionale, Polémiques politiciennes
La droite fait campagne depuis plusieurs mois pour dénoncer l'augmentation de la fiscalité régionale sous la houlette des exécutifs régionaux qui sont, depuis les dernières élections régionales, tous sauf un, aux mains de la gauche. La hausse serait en moyenne cette année de 21%, mais de 25% en Ile-de-France, de 30% en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, de 50% en Bourgogne ou en Languedoc-Roussillon.
La gauche se défend en accusant le gouvernement de transférer aux régions des charges nouvelles sans transférer intégralement les compensations financières correspondantes, ce qui est effectivement une pratique systématique des gouvernements pour alléger le budget de l'État.
La droite rétorque que ce sont les dépenses démagogiques de la gauche qui grèvent les budgets régionaux, contestant le peu que celles-ci se sont engagées à faire en matière d'investissements dans les services publics pourtant utiles et les «frais de personnel».
Mais ce que ni les uns ni les autres ne dénoncent, ce sont les sommes considérables qui sont consacrées à subventionner les entreprises. Car que ce soit au niveau de l'État, ou des collectivités locales, une grande partie des budgets est utilisée pour faire des cadeaux au patronat sous prétexte de favoriser l'emploi. Dans une interview au journal Libération, Michel Sapin, président de la région Centre avoue que «dans le domaine de l'aide aux entreprises, des aides à l'insertion, ou sur le financement des grandes infrastructures, les régions ont été obligées de se substituer à l'État. Voilà pourquoi elles ont dû augmenter leurs impôts».
D'ailleurs les départements, qui eux sont bien souvent dirigés par la droite, ont augmenté leur fiscalité de 4,3%. Or une augmentation de 5% de la fiscalité départementale équivaut en valeur absolue à une augmentation de 20% de la fiscalité régionale. Autant dire que la polémique qui se mène entre la gauche et la droite sur le sujet est parfaitement hypocrite.
C'est la même politique en faveur du patronat qui est menée par le gouvernement comme par les collectivités locales, qu'ils soient de droite ou de gauche. Et tous sont bien d'accord pour faire payer à la population ces cadeaux qui ne sont destinés qu'à une minorité de nantis.