Villepin a annoncé un " renforcement du contrôle des abus ". Dans sa bouche, ceux qui abusent seraient les travailleurs devenus chômeurs. Il envisage donc que les chômeurs en fin de droits et les Rmistes soient systématiquement convoqués par l'ANPE, prétendument pour les aider à trouver un emploi. Mais en fait, et c'est cela l'essentiel, il menace " ceux qui oublieraient de se rendre à la convocation ou refuseront à plusieurs reprises un contrat ou une offre de formation " d'une suspension temporaire de l'allocation, voire d'être radiés du RMI. Plonger ainsi des femmes et des hommes dans un dénuement total, c'est ce que Villepin appelle " remettre l'esprit de responsabilité au coeur de ces revenus ".

Mais ce n'est pas cela qui va multiplier, comme par miracle, les offres d'embauches. Car si ces femmes et ces hommes n'ont pas de travail, ce n'est pas de leur fait. Or le gouvernement ne prend aucune mesure contraignante envers les patrons pour qu'ils cessent de licencier. Il ne crée pas non plus les emplois pourtant nécessaires, par exemple dans les hôpitaux, les maisons de retraite, dans l'éducation ou pour la construction massive et urgente de logements.

Il ne s'agit pas pour Villepin et ce gouvernement de donner un emploi, donc un salaire, à tous, mais de créer encore plus d'exclus... des statistiques, et aussi en même temps de tout soutien.