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Leur société
Mairie de Paris : Des travailleurs SDF
On peut travailler, avoir même un emploi considéré stable, comme celui de fonctionnaire de la Ville de Paris, et être pourtant contraint de dormir dans la rue. Le syndicat CFTC des administrations parisiennes parle de trente à cinquante employés de la ville sans domicile fixe, comme par exemple cet employé d'une mairie d'arrondissement qui dort dans les couloirs de la gare du Nord, ou encore ce gardien de cimetière qui, depuis deux ans, se réfugie la nuit dans les jardins de la ville. Pour la mairie, ils seraient même une centaine, mais ce ne seraient pas des " SDF durables ", pour reprendre son expression, mais " des gens qui se retrouvent à un moment donné en difficultés de logement ".
On n'a pourtant jamais entendu dire que tel ministre, tel grand patron ou tel maire de grande ville, pour une " difficulté temporaire de logement ", se soit retrouvé à dormir dans la rue. Et puis est-ce mieux pour cet éboueur venu de province, hébergé deux jours par semaine chez des amis et qui dort dans une voiture le reste du temps ? Ou encore pour ce travailleur d'un gymnase qui se paye l'hôtel quand il le peut, et sinon dort dehors ?
Ces employés-SDF sont pour la plupart des agents de catégorie C - 70% des agents de la Ville de Paris - payés au smic. Ce n'est pas avec cela qu'ils peuvent louer à Paris, vu l'explosion des prix. Alors, au moindre problème, divorce, endettement... ils se retrouvent à la rue, incapables de se reloger même en banlieue.
La mairie prétend réserver un dixième des 6000 logements sociaux construits par an à des agents de la ville. Mais encore aujourd'hui, près de 6000 agents attendent que leurs demandes soient satisfaites.
Selon l'Insee, l'extrême pauvreté touche un foyer sur huit à Paris et un tiers des SDF déclarent avoir un emploi. Et cela dans la ville qui n'a pas ménagé les dépenses pour tenter d'obtenir l'organisation des Jeux Olympiques de 2012.