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- Lutte ouvrière n°1946
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Dans les entreprises
Hutchinson - Chalette-sur-Loing (Loiret) : Flexibilité, désorganisation, ce n'est pas à nous de payer la note
Les conditions de travail ont toujours été difficiles à l'usine Hutchinson de Chalette.
Celle-ci produit des durits et des joints pour l'automobile, ainsi que des articles en caoutchouc. Elle emploie 1 700 travailleurs, dont 200 intérimaires, et aussi des travailleurs d'entreprises sous-traitantes présents toute l'année.
Dans les secteurs comme l'Entringlage, même les jeunes ont du mal à tenir, avec la chaleur qui rend plus difficile un travail par lui-même pénible. L'été, il faut sans cesse réclamer les pauses auxquelles on a droit lorsqu'il fait trop chaud. Mais quand l'hiver arrive, alors il fait trop froid, surtout lorsqu'on reprend le lundi matin. À la Préparation des mélanges et à l'Étanchéité, nous respirons un air pollué par l'utilisation de produits toxiques.
Au fil des mois, nous constatons une aggravation de nos conditions de travail, en partie causée par l'anarchie de la production. En effet la direction compense sa propre désorganisation par une flexibilité accrue. Par exemple au Vélo, elle impose deux semaines de congés aux travailleurs de ce secteur car il y aurait 70 jours de stock. Mais dans le même temps, dans un autre secteur, elle fait pression pour trouver des volontaires pour faire des heures supplémentaires le samedi car il n'y a pas assez de stock !
Les cadences plus rapides, les conditions de travail qui se dégradent accroissent les risques d'accidents. Dernièrement, la cabine de siliconage à l'Étanchéité a pris feu, heureusement sans entraîner d'accident grave. Le nombre d'accidents du travail est en augmentation. Mais la direction fait pression sur les travailleurs accidentés pour qu'ils viennent travailler sur des postes aménagés, afin de ne pas déclarer les accidents.
Quant aux salaires, ils sont bas: une ouvrière de fabrication avec trente ans d'ancienneté gagne 1 100 euros par mois. C'est sans doute cela qui a permis aux actionnaires de se partager 70 millions d'euros en 2004, soit 30% de plus qu'en 2003. Sans parler du groupe Total dont fait partie Hutchinson, qui a battu tous les records avec six milliards d'euros de profit pour le premier semestre 2005.
Des négociations salariales ont lieu en ce moment sur tous les sites Hutchinson. Mais il ne faut pas compter sur la direction pour nous donner les augmentations dont nous avons besoin. Il nous faudra l'obliger à ouvrir sa tirelire!