Plusieurs dizaines de travailleurs intérimaires ont débrayé lundi 14 novembre, en équipe d'après-midi, dans le secteur OA de Tôlerie de l'usine Renault de Flins.

Las d'assurer une grande partie de la production, notamment celle de la nouvelle Clio fabriquée sur ce site, et de recevoir en retour les salaires les plus bas, quand ce n'est pas, de la part de certains chefs, l'attitude la plus incorrecte, une fraction importante des ouvriers intérimaires de ce secteur a décidé de réagir et est allée collectivement exprimer sa colère et demander des comptes à la direction de Tôlerie.

Actuellement, la direction de l'usine de Flins emploie plus de 2000intérimaires à la production, sur environ 6500salariés: la grande majorité d'entre eux sont inscrits au coefficient le plus bas de la grille des salaires, le 165, quelle que soit leur qualification. Leur salaire net se limite donc à quelque 1100euros. Ce n'est qu'au bout de six mois qu'en principe ils devraient atteindre le coefficient 170, mais dans la pratique le bon vouloir des chefs est déterminant. Puis la mission se termine et, comme c'est souvent le cas, elle reprend quelque temps plus tard... au coefficient de base, le 165!

Les intérimaires protestent également contre le non-paiement des heures supplémentaires et des samedis obligatoires. Sur ce sujet, la direction et les entreprises d'intérim se renvoient la balle, mais le résultat est le même: un salaire lamentable pour les travailleurs et de sérieuses économies pour les patrons, les uns comme les autres. Récemment, à titre d'exemple, des travailleurs intérimaires ont eu la mauvaise surprise de se voir payer pour deux samedis supplémentaires deux fois 8 euros de prime... mais rien pour les samedis eux-mêmes!

Les revendications portent donc essentiellement sur le salaire: pas de contrat en dessous du coefficient 175, prise en compte du coefficient atteint lors de la dernière mission pour toute nouvelle mission, même indemnité de transport que les embauchés, versement, comme aux embauchés, de la prime d'intéressement (équivalant à environ un mois et demi de salaire) et de la prime dite "Flins Plus" et enfin, pour qu'ils puissent vérifier tout cela, une plus grande lisibilité de la feuille de paie, ce qui ne serait pas un luxe. Ils exigent en outre que leur salaire soit viré le 12 du mois, comme prévu, et non le 15 ou le 16, ce qui alourdit les problèmes pour qui doit régler un loyer et diverses traites.

Les grévistes ont tenu de plus, ce qui en dit long, à signaler le mépris qu'ils ressentent de la part de certains responsables, ainsi que l'absence de prise en compte de leurs problèmes spécifiques. Le responsable des relations humaines de Tôlerie a dû s'engager, sur tous ces problèmes, à apporter des réponses à la fin du mois.

Cependant, mercredi 16 novembre, de nouveau, c'est cette fois dans le secteur du montage, en équipe du matin, que plusieurs dizaines d'intérimaires ont débrayé.

La révolte gronde depuis un certain temps dans les rangs des travailleurs intérimaires, et la direction de l'usine aurait intérêt à se préoccuper rapidement de la question.