Facture des violences urbaines : L'État et les assureurs ne veulent pas payer07/12/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/12/une1949.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Facture des violences urbaines : L'État et les assureurs ne veulent pas payer

Le gouvernement a prévenu que l'État n'interviendrait pas financièrement dans l'indemnisation des dégâts liés aux récentes violences urbaines, précisant que celle-ci relevait des assurances auprès desquelles cotisent les communes.

L'enjeu de cette polémique, c'est le coût des milliers de voitures incendiées, des bâtiments et des voies publiques détériorés; une facture estimée à 200 millions d'euros, dont plus de 50 millions pour le seul département de la Seine-Saint-Denis. En fait cela représente peu de choses au regard du budget de l'État et des milliards d'euros distribués sous forme d'exonérations d'impôts ou de charges accordées au patronat et aux plus riches contribuables, et peu de choses aussi pour les compagnies d'assurances dont les bénéfices sont florissants. Mais personne ne veut prendre en charge le coût de ces dégradations.

En revanche, le gouvernement comme les dirigeants des compagnies sont d'accord pour faire payer les communes, c'est-à-dire en définitive toute la population. Ainsi, les compagnies qui assurent les collectivités locales ont immédiatement réagi en annonçant que si elles doivent payer, elles augmenteront leurs tarifs de 5 à 30% dès l'an prochain. Pour se justifier, un représentant de ces compagnies a déclaré: "Nous devons désormais tenir compte d'un risque, les émeutes urbaines, qui n'existait pas avant". Ce risque, les compagnies ne manqueront pas de le faire payer à toutes les communes, comme elles ont reporté sur tous les assurés la couverture obligatoire du risque "catastrophes naturelles".

Quant aux maires des communes concernées par les violences et les plus grosses augmentations de primes d'assurance, plusieurs ont déjà fait savoir qu'ils reporteraient l'augmentation des primes sur les impôts locaux. Ainsi, dans la population beaucoup seront doublement pénalisés: en tant que victimes des incendies mais aussi en tant que contribuables.

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