Lille – Hellemmes : Quebecor en veut toujours et encore08/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1958.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lille – Hellemmes : Quebecor en veut toujours et encore

L'imprimerie Héliogravure Didier Quebecor à Hellemmes -254 salariés- fait partie de la multinationale Quebecor qui emploie 32000 employés dans plus de 130 imprimeries et ateliers répartis dans le monde.

En janvier 2006, son PDG Pierre-Karl Pelladeau annonce un investissement de 350 millions de dollars en Europe (3050 salariés) pour l'achat de nouvelles rotatives ultra-modernes en héliogravure et en offset.

Des investissements, il y en aurait beaucoup à faire dans les différents sites, afin d'améliorer les conditions de travail dans les ateliers. Mais ceux qu'envisage la direction se situent au contraire dans le cadre de restructurations lourdes de menaces pour l'emploi. Le site de Corbeil est soumis à un plan de 133 suppressions de postes. À Mary-sur-Marne c'est 160 suppressions de postes qui ont été annoncées. Les salariés de Strasbourg sont sous la menace d'une fermeture, du fait de problèmes de pollution et du refus de la direction d'investir pour la récupération de rejet de solvants dans l'atmosphère (coût: quatre millions d'euros).

À Lille, nous ne sommes pas épargnés et l'avenir s'avère aussi bien sombre. En 2005, 21 postes avaient été supprimés et nos conditions de travail aggravées. Il y eut bien sûr des réactions de protestation comme les quatre jours de grève que nous avons faits pour tenter de nous opposer à la suppression du paiement des trois jours de carence en cas de maladie et pour le paiement d'une prime. Ce qui avait alors mis le feu aux poudres, c'était la décision de transférer 10 millions d'euros de trésorerie du site d'Hellemmes vers celui de Mary-sur-Marne, en prélevant au passage 3,3 millions pour les actionnaires, alors que l'usine était soi-disant en perte de plus de trois millions d'euros.

La riposte tente de se coordonner entre les deux sites de Quebecor. Vendredi 3 février, avec la CGT, des salariés de Corbeil, accompagnés d'une délégation d'Hellemmes, se sont donné rendez-vous à Mary-sur-Marne avec l'idée suivante: vu que nous avons tous les mêmes problèmes, c'est tous ensemble que nous pourrons résister face à la direction. Lors de cette rencontre les discussions étaient fraternelles et une certitude se dégageait: ce n'est qu'en engageant la lutte pour refuser les restructurations et ses conséquences néfastes pour les travailleurs que nous pourrons ensemble marquer des points.

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