Des contrats aidés... qui aident les patrons12/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1967.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des contrats aidés... qui aident les patrons

Pour remplacer le CPE, le gouvernement n'a pas fait preuve d'imagination et s'est contenté de reprendre les contrats "aidés" déjà existants dont:

- Les Civis, contrats d'insertion dans la vie professionnelle. Lancés en 2003 par Chirac, ils concernent les jeunes de 16 à 26 ans peu ou pas diplômés. Il s'agit d'une prétendue aide à la reprise de l'emploi. Si le jeune est âgé d'au moins 18 ans et qu'il n'a pas d'autres ressources par ailleurs, il peut bénéficier d'une allocation dont le montant est au maximum de 300 euros par mois, sans dépasser cependant 900 euros par an. Le gouvernement n'envisage dans le dispositif de remplacement du CPE que de renforcer "l'accompagnement" du jeune en Civis en désignant un tuteur pour le suivre pendant un an.

- Les contrats jeunes en entreprise. Lancés en juillet 2002, il s'agit de contrats à durée indéterminée, qui peuvent être à temps plein, mais aussi à mi-temps. Ils sont destinés aux jeunes âgés de 16 à 23 ans qui n'ont pas le baccalauréat. L'employeur bénéficiait déjà d'une exonération de charges sociales, totale durant les deux premières années, de la moitié durant la troisième, pour un montant moyen de 150 euros. L'aide à l'employeur serait désormais portée à 400 euros par mois durant la première année et 200 euros par mois durant la seconde.

- Les contrats de professionnalisation. Créés par la loi Fillon en 2004, ce sont des contrats de travail en alternance: 25% du temps est consacré à la formation, le reste au travail dans l'entreprise. Ces contrats sont destinés aux jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme et aux chômeurs de plus de 26 ans. Ils durent de 6 à 12 mois, mais peuvent être portés à 24 mois, et débouchent... ou ne débouchent pas, sur des CDI. Le patron bénéficie d'une exonération totale de charges sociales dans la limite du smic (tout de même) s'il embauche un jeune de moins de 26 ans ou un demandeur d'emploi de plus de 45 ans. Le gouvernement propose dans sa nouvelle mouture qu'en cas d'embauche en CDI, l'aide à l'employeur soit portée à 200 euros par mois la première année et à 100 euros la seconde.

Comme on peut le constater, pour sortir les jeunes du chômage, ce sont les patrons qui sont d'abord aidés.

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