Immigration : La sale loi de Sarkozy18/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1972.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigration : La sale loi de Sarkozy

La majorité de droite de l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi Sarkozy, qui vise à mieux répondre aux besoins patronaux par une immigration dite choisie, et à davantage réprimer et rejeter l'immigration dite subie.

Les élus de gauche se sont complaisamment prêtés au jeu parlementaire en déposant des centaines d'amendements. De son côté, pour montrer que, lui, il est pour le dialogue, Sarkozy a chargé ses lieutenants d'y répondre durant six jours de séances... mais évidemment sans en tenir compte et sans modifier son projet de loi, qui doit maintenant être examiné par le Sénat.

Il a cependant autorisé quelques concessions suite aux protestations, du moins à celles des archevêques qui avaient critiqué les atteintes à la vie familiale qu'entraînerait ce projet.

Ainsi, dans les cas de regroupement familial, le conjoint étranger qui rompt la vie commune dans les trois années suivant son entrée en France perd son titre de séjour et est expulsable. Petite nuance apportée pour répondre aux prières des Églises, ce retrait ne sera plus effectué si le conjoint prouve qu'il subissait des violences conjugales ou si des enfants sont nés de l'union et que l'étranger participe à leur entretien et à leur éducation.

Autre petite nuance, pour les migrants ayant été sélectionnés dans leur pays d'origine pour venir travailler en France, la carte de séjour temporaire est liée à la durée du contrat de travail. Après la modification, cette carte de séjour temporaire ne sera plus retirée s'il y a rupture du contrat de travail: l'expulsion n'aura lieu qu'à l'échéance de la carte de séjour.

Contre les sans-papiers, toutes les mesures répressives ont été maintenues. Il n'y aura plus de régularisation automatique après dix ans de présence en France. Elle sera laissée complètement au bon vouloir des préfets et des besoins des patrons. Que vont devenir les 200000 à 400000 travailleurs sans papiers et leurs familles? Les seules réponses dont le gouvernement est capable sont les rafles et les charters!

Cette loi, avec toutes les discriminations et interdictions qu'elle contient, augmentera le nombre de travailleurs sans droits. De plus elle alimentera les préjugés réactionnaires en prétendant que les étrangers sont responsables de l'insécurité dans les banlieues et en laissant entendre qu'ils sont la cause du chômage et de la précarité.

Les manifestations du 13mai contre la loi Sarkozy ont été un succès, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes à Paris, Toulouse et Marseille. Il faut qu'elles continuent. Les sans-papiers et militants regroupés dans le «Collectif contre une immigration jetable» appellent à rester mobilisés et à participer aux réunions et manifestations.

Un rassemblement sera organisé lors du passage de la loi au Sénat, vraisemblablement le 6 juin, et le dimanche 11 juin sera de nouveau une journée nationale de manifestations contre cette loi scélérate.

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