Depuis un an, l'usine Euro Auto-Hose est sous la menace d'une liquidation judiciaire et des licenciements étaient prévus juste avant le départ en congé. Depuis le début du «plan social», il n'y avait pratiquement pas eu de réaction, mais quatorze lettres de licenciement viennent d'arriver. Pour l'essentiel, elles touchent des ouvrières et des ouvriers auxquels personne ne s'attendait.

L'indignation a alors éclaté et la majorité du personnel a décidé de bloquer les portes et de se mettre en grève. Cela a duré une journée et demie. Chacun a vu avec plaisir arriver au piquet de grève des camarades en débrayage de l'usine des Courroies d'à côté (Gates), dont nous faisions partie il y a encore deux ans.

Finalement, jeudi 20 juillet, la direction a annulé les licenciements.

Il faut dire que dans les ateliers, la charge de travail reste importante. Par exemple, les nuits devaient s'arrêter au 1er juin mais elles continuent et l'usine ne fermera pratiquement pas en août. Il y a des heures supplémentaires et il est même question à la rentrée de revenir aux 39 heures.

Bien sûr les craintes demeurent car nous sommes toujours sous le coup de la liquidation judiciaire. Mais au moins, certains d'entre nous ne partiront pas en congés avec leur lettre de licenciement dans la poche, et cela fait quand même une différence! Et puis, retrouver le chemin de la solidarité ouvrière a fait du bien à tous les grévistes.