Depuis des mois, le patron de l'usine de Maresquel près d'Hesdin, dans le Pas-de-Calais, veut fermer son usine, envoyant ses 230 salariés au chômage, mais aussi de 200 à 300 personnes travaillant pour des sous-traitants au service de cette entreprise.

Pourquoi? Est-il en train de faire faillite?

Non, ce patron n'est autre que International Paper, un des groupes les plus importants de papeterie qui fait d'énormes bénéfices (751 millions de dollars pour les neuf premiers mois de l'année 2005). Et même s'il dit que ses profits ont légèrement diminué au cours du dernier trimestre 2005, il vient de créer une «joint-venture» avec une entreprise chinoise et investit 140 millions de dollars dans une nouvelle entreprise en Chine.

International Paper a racheté le site de Maresquel pour dominer le marché, éliminer la concurrence et maintenant il veut la fermer.

Les salariés, bien sûr, ne l'entendent pas de cette oreille et depuis plusieurs mois ils ont manifesté de diverses façons leur opposition à ce plan.

Le dernier épisode est la proposition que vient de faire le député UMP du Pas-de-Calais Léonce Deprez, qui suggère que la communauté de communes rachète le terrain de Maresquel pour un euro pour en faire une plate-forme logistique qu'il mettrait à disposition de Valéo à Etaples afin de sauver 50 emplois.

Ainsi, ce projet offrirait une porte de sortie à International Paper, apporterait sur un plateau une plate-forme logistique à Valéo mais laisserait sur le carreau 200 ouvriers.

Si tous ces financiers n'ont que le seul mot de «profit» à la bouche, les salariés n'ont pas de raisons d'accepter leur logique qui conduit à la catastrophe.