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Dans les entreprises
Emplois saisonniers : La baisse programmée des indemnités chômage
Les travailleurs saisonniers ont pu cette année, avec l'ouverture de la saison estivale, se rendre compte que leur situation risquait d'empirer. Car le 18 janvier dernier, la CFDT, la CFTC et la CGC ont signé avec le patronat une convention UNEDIC qui réduit encore plus leurs possibilités de toucher l'allocation chômage.
Ce sont les ASSEDIC, les Caisses d'allocation chômage, qui rangent sous la catégorie de «saisonniers» les salariés embauchés en CDD dans des secteurs particuliers, tels l'agriculture, les exploitations forestières ou le tourisme. Selon la CGT, les saisonniers, qui seraient au nombre de 1,5 à 2millions en France, occupent souvent des emplois non qualifiés et touchent des revenus en moyenne inférieurs de 27% à ceux des travailleurs permanents du secteur.
Et être salarié «saisonnier», c'est par exemple se voir imposer en toute «légalité» un CDD particulier... avec à la clef des assurances chômage bien particulières aussi. C'est ainsi que jusqu'à présent les saisonniers se voyaient appliquer un mode de calcul qui entraînait un taux réduit d'allocation: un saisonnier qui travaille en moyenne les trois quarts de l'année n'a droit, le reste du temps, qu'aux trois quarts de l'allocation calculée pour un chômeur classique.
Or la nouvelle convention UNEDIC ajoute maintenant à cette pénalité sur le montant de l'allocation une deuxième pénalité. À partir de la quatrième demande d'indemnisation, le saisonnier perd son droit à l'allocation pendant la morte-saison.
Au cours des négociations de cette nouvelle convention, le représentant du MEDEF, Denis Gautier-Sauvagnac, a déclaré avec cynisme que, plutôt que de demander une indemnisation, les travailleurs saisonniers n'avaient «qu'à changer de région ou faire autre chose».
Ben voyons. À en croire les patrons, on est chômeur par choix et saisonnier par vocation, et non pas parce que, en particulier dans certaines régions comme en montagne ou sur les côtes, ce sont les seuls emplois que l'on trouve.
Eh bien non, que l'on soit chômeur ou travailleur saisonnier, et donc aussi chômeur saisonnier, on a le droit de vivre toute l'année. Et c'est aux patrons qui profitent de cette main-d'oeuvre d'en payer le vrai prix, y compris l'indemnisation des périodes non travaillées.