L'école publique a la mission d'accueillir tous les enfants, et c'est heureux. Il n'empêche que les responsables de l'Éducation nationale ne se soucient guère d'assurer à tous les élèves des conditions d'enseignement satisfaisantes. Les zones d'éducation prioritaires (ZEP) sont censées garantir quelques moyens supplémentaires aux enfants des milieux les plus défavorisés. Pourtant, la situation y est souvent aussi mauvaise qu'ailleurs et les effectifs trop importants.

Ainsi le lundi de la rentrée, dans un groupe scolaire classé ZEP du 19earrondissement de Paris, porte des Lilas, les deux classes de CM2 comptaient 32 et 33 élèves. Le mardi, l'inspectrice était présente pour vérifier que les élèves déclarés étaient bien tous présents et qu'on n'avait pas compté, par anticipation, ceux qui devaient arriver en retard les jours suivants.

Avec ces classes surchargées, manquant de chaises et de tables, la moyenne dans le groupe scolaire atteignait 24,8 élèves par classe, juste en dessous du seuil de 25 élèves qui serait le "privilège" des ZEP.

C'était mission impossible pour les enseignants, en particulier dans ces classes de CM2 qui débouchent sur la sixième, et où certains élèves ne maîtrisent pas encore la lecture. Aussi, dès le jeudi7 au matin, une délégation d'enseignants et de parents se présentait au rectorat pour exiger l'ouverture d'une troisième classe de CM2.

Le lendemain matin cette ouverture de classe était accordée. Les CM2 du groupe scolaire ne compteront que 22 ou 23 élèves, ce qui est déjà beaucoup.

Mais combien de classes de maternelle à 28 ou 30 élèves? Combien de cours préparatoires à plus de 25? Combien de classes dont les effectifs rendent impossibles les progrès des enfants?