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- Lutte ouvrière n°1997
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Leur société
Déficit public : La dette de l’État au patronat, que nous devons payer
C'est à partir du début ou de la mi-novembre (selon la façon de calculer) que l'État français vit à crédit: à ce moment là les recettes budgétaires cessent d'équilibrer les dépenses. En fait, si on tient compte des dettes annuelles cumulées, c'est de façon permanente que l'État vit à crédit.
Un député UDF, secrétaire de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, estime que le budget annoncé dissimule environ cinq milliards d'euros de dépenses cachées, camouflées en non-recettes. Belle performance dans un État censé être moderne et informatisé!
Le déficit pour 2006 pourrait être de 42 à 47 milliards d'euros. Lesquels vont s'ajouter aux 1146,3 milliards cumulés, selon l'INSEE, à la date du 31 mars de cette année. Cela représente près de 18000 euros de dette par habitant, nourrissons, vieillards et malades compris. Les intérêts de cette dette abyssale représentent le second poste budgétaire des dépenses de l'État. Mais si on y ajoute la dette supplémentaire de cette année, cela devient le premier poste...
La dette de l'État a constitué également une ancienne méthode d'enrichissement de la bourgeoisie prêteuse, dès l'Ancien régime. Mais les montants vertigineux actuels ne datent que de quelques décennies, depuis le début de la crise économique larvée qui a entraîné l'explosion du chômage.
L'État paye pour empêcher les conséquences de la croissance insuffisante. Il paye un peu, et à la place des patrons, pour secourir les chômeurs, et beaucoup par contre, en multipliant les aides de toutes sortes aux entreprises. Et parmi ces aides, il y a celles qui vont aux organismes financiers qui prêtent à l'État (à l'État français comme aux autres) et qui touchent de gros intérêts.
Le projet de budget 2007 est en discussion à l'Assemblée nationale. Le déficit va continuer à se creuser, les orfèvres des ministères vont rivaliser d'ingéniosité pour transformer les signes moins en signes plus... et le bon peuple va continuer de payer. À moins qu'il ne se révolte, comme à la fin de l'Ancien régime.