En juin dernier on apprenait que le groupe Pfizer vendait toute sa branche «santé grand public»au groupe Johnson et Johnson. L'usine d'Orléans est directement concernée car les 550 salariés produisent à 80% ce type de médicaments. La vente de cette branche devrait rapporter plus 16,5 milliards de dollars à Pfizer.

L'inquiétude et la colère ont grandi parmi le personnel. Cette vente se traduit par de l'incertitude sur leur emploi, alors même que l'entreprise affiche des bénéfices records. Dans le courant de l'année, Pfizer avait déjà vendu ses deux usines de Val-de-Reuil et d'Angers. Face à un mouvement de grève, la direction avait dû céder 10000 euros net par salarié et cinq ans de garantie d'emploi.

Aussi les deux syndicats CGT et FO de l'entreprise d'Orléans ont réclamé la même chose. Lundi 7 novembre face au refus de la direction, après un débrayage d'une heure, le personnel a massivement voté la grève.

Dès 6 heures le lendemain, aucun médicament ne sortait des lignes de fabrication et de conditionnement. D'autres secteurs ont rejoint la grève, comme les plus gros services de l'entreprise, laboratoire, services techniques et administratifs. Près de 300 personnes se sont retrouvées en assemblée générale à 9 h 30 ainsi qu'à 14 h. Les plus anciens notaient qu'ils n'avaient pas connu un mouvement aussi large depuis longtemps.

Le directeur est venu s'expliquer devant l'assemblée, accompagné d'une centaine de cadres, mais cela n'a pas empêché la grève d'être revotée le mercredi et de nombreuses actions sont prévues pour les jours à venir.