Un cheminot accusé devant le tribunal de Dijon : Solidarité avec Patrick Triboulin !08/11/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/11/une1997.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Un cheminot accusé devant le tribunal de Dijon : Solidarité avec Patrick Triboulin !

Le 14 novembre prochain, un conducteur de train, Patrick Triboulin, doit passer devant le tribunal correctionnel de Dijon, sur plainte de la SNCF pour «coups et blessures avec arme par destination». Son crime? Le 31 août dernier, à l'occasion d'une réunion du comité d'établissement dans l'immeuble de la direction régionale de Dijon, il a participé à une manifestation pour soutenir un guichetier dont la SNCF voulait se débarrasser. Au cours de cette manifestation de près de deux cents cheminots, quelques incidents ont opposé des cadres aux manifestants. La directrice de région, connue pour ses sympathies pour l'UMP, accuse Patrick de lui avoir soufflé dans les oreilles avec... une corne de brume. Elle s'est fait mettre en arrêt maladie pour plusieurs jours et a porté plainte.

Cette affaire s'inscrit dans le cadre de la politique de la SNCF qui, au cours de ces derniers temps, a multiplié les plaintes en justice contre des cheminots, en particulier contre des guichetiers, à la suite d'erreurs liées au mauvais fonctionnement du système informatique Mosaïque. Près de trois cents dossiers ont été ouverts et plusieurs guichetiers licenciés. Cette affaire tombe à pic pour la SNCF, dont le projet est de remplacer les guichetiers par les distributeurs automatiques de billets et les ventes sur Internet. Deux mille trois cents suppressions d'emplois sont prévues et plusieurs grèves ont eu lieu contre cette menace, notamment récemment à Paris-Gare de Lyon. Dans le cas du guichetier dijonnais, c'est le remboursement en liquide d'un billet d'une valeur de 120 euros qui lui est reproché, alors que cette pratique, courante, était tolérée jusqu'à présent. On notera en revanche que la SNCF n'a jamais jugé nécessaire de porter plainte contre un cadre escroc du dépôt Paris Sud-Est qui, depuis des années, organisait un trafic de grande envergure de vrais-faux billets de TGV...

Quant à Patrick, il nie cette agression et précise qu'il avait pour toute «arme »... un sifflet comme en utilisent les arbitres de foot et qu'il n'a pas sifflé à proximité des oreilles de la directrice de région. Une condamnation à 300euros d'amende suffirait, selon le règlement de la SNCF, à entraîner automatiquement son licenciement!

Il est souhaitable d'être les plus nombreux possible à soutenir Patrick le 14 novembre à 14heures au tribunal de Dijon!

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