- Accueil
- Lutte ouvrière n°2008
- Assistance publique-Hôpitaux de Paris : Les heures supplémentaires, une mauvaise solution
Dans les entreprises
Assistance publique-Hôpitaux de Paris : Les heures supplémentaires, une mauvaise solution
Le gouvernement veut augmenter les heures supplémentaires dans les hôpitaux. Elles existent dans les textes de la Fonction publique hospitalière depuis plus de vingt ans. D'abord au nombre de 20 heures par mois, elles furent baissées à 15 heures en 2005 puis à 10 en 2006. Le gouvernement veut les remettre à 15 par mois, c'est-à-dire à 180 heures par an comme dans le privé, et même à 220 heures par an pour certains personnels spécialisés.
Actuellement, certaines infirmières ou certains aides-soignants peuvent travailler de 7 h à 14 h 36 et revenir le soir de 21 h à 7 heures le lendemain. D'autres, qui avaient posé un jour de RTT ou de repos supplémentaire sur le planning, viennent travailler cette journée-là en heures supplémentaires!
Pour les payer, deux mois après, la direction de chaque hôpital a un budget alloué en début d'année, mais dans la plupart des hôpitaux il est largement dépassé. À l'hôpital Beaujon, il dépasse deux fois les crédits alloués! Tout cela parce que les directions refusent d'embaucher le personnel nécessaire!
D'après les chiffres de la CGT, il y aurait, dans tous les hôpitaux du pays, 15 000 postes vacants sur les postes budgétés et elle évalue à 40 000 le nombre de postes supplémentaires nécessaires pour satisfaire tous les besoins. L'argument de la direction hospitalière est de dire qu'elle ne trouve pas d'infirmières; mais rien n'est fait au niveau des hôpitaux pour favoriser l'entrée des aides-soignants à l'institut de formation en soins infirmiers. À Beaujon, la direction dit que les postes d'aides-soignants sont pourvus et elle n'embauche que des CDD. Mais dans les postes d'aides-soignants, elle compte ceux qui font un travail administratif ou autre, et qui ne sont donc pas au chevet des patients.
Le recours aux heures supplémentaires est néfaste: il entraîne une dégradation des conditions de travail et de la prise en charge des malades. Le gouvernement et le ministère de la Santé voudraient gérer les hôpitaux comme n'importe quelle entreprise. Mais ce qui est néfaste pour les travailleurs d'une entreprise, l'est encore plus à l'hôpital. La rentabilité ne rime pas avec un service public de santé.