Ségolène Royal et les 35 heures : Des salariés flexibles pour un patronat agile24/01/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/01/une2008.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ségolène Royal et les 35 heures : Des salariés flexibles pour un patronat agile

Interrogée par le journal La Voix du Nord le 19 janvier 2007 sur ses intentions concernant l'avenir de la loi sur les 35 heures, Ségolène Royal a répondu: «Ce que je veux, c'est que les entreprises aient l'agilité pour conquérir les marchés extérieurs. Si on veut lutter contre les délocalisations, il faut développer les exportations sur les marchés émergents», poursuivant: «Je ne m'interdis rien dans ce domaine.» Le gouvernement Jospin et en particulier Martine Aubry, qui avait donné son nom à ces lois, avaient accordé au patronat la flexibilité des horaires calculés sur l'année. La candidate socialiste à la présidence parle d'agilité. Les mots changent pour dire la même chose.

Laurence Parisot, qui est à la tête du Medef, a compris tout de suite le sens du message. Deux jours plus tard, dans le quotidien Le Parisien, elle déclarait: «Je suis très heureuse des dernières déclarations de Ségolène Royal sur le sujet (celui des 35 heures), nous devrions supprimer la durée légale du travail, pour qu'elle soit négociée entre le patronat et les syndicats, par branche professionnelle, voire par entreprise au cas par cas.» L'esprit agile de la dirigeante du syndicat patronal a su traduire en termes concrets ce que voulait dire un surplus d'agilité pour le patronat.

Ainsi, ils sont tous d'accord: Parisot, qui veut supprimer toute limitation légale à l'horaire de travail des salariés; Royal, qui propose encore plus de facilité donnée aux patrons pour appliquer la loi; et Sarkozy qui, pour «revaloriser la valeur travail», veut introduire encore plus de souplesse dans la législation du travail.

Tous s'inscrivent dans une même logique, qu'ils assènent comme une évidence: ce qui est bon pour les patrons serait automatiquement bon pour les salariés. L'expérience de millions de salariés illustre exactement le contraire.

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