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- Lutte ouvrière n°2009
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Leur société
Sarkozy : Moins d’impôt pour les riches, moins de service public pour la population
Quand les journalistes demandent à Sarkozy comment il financera les réductions d'impôt qu'il promet, celui-ci répond: «Je fais mien l'objectif de ne pas remplacer le départ à la retraite d'un fonctionnaire sur deux» (Le Monde du 23 janvier). Mais quelles suppressions d'emplois se camouflent derrière ce terme général de fonctionnaire?
Il y a aujourd'hui environ 1 750 000 agents titulaires de l'État. Là-dessus, plus de la moitié, 977 000 environ, travaillent pour le ministère de l'Éducation nationale. Ce sont les enseignants des écoles, des collèges et des lycées. Il faut y ajouter 122 000 fonctionnaires dans l'enseignement supérieur. Le non-remplacement d'un départ en retraite sur deux dans la fonction publique se traduirait donc forcément par une diminution des effectifs dans l'Éducation nationale, d'autant plus rapide que ces départs à la retraite vont être nombreux dans les années qui viennent. On peut d'ores et déjà prévoir un mélange explosif de classes surchargées, d'écoles qui ferment et de diminution des matières enseignées aux élèves. Les enfants des quartiers populaires et leurs familles en seront les premières victimes. Et cette dégradation du service public frapperait de la même façon d'autres services, aux effectifs certes plus réduits, mais tout aussi utiles à la population.
Le patronat et les couches aisées de la population seraient les premières à profiter des réductions d'impôt promises par Sarkozy. Quant à combler le trou ainsi creusé dans le budget de l'État, c'est aux classes populaires qu'il s'adressera, s'il est élu président, qui le paieront au moins par la dégradation des services publics, y compris ceux de première nécessité.