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Dans les entreprises
Groupe Rhodia : Les grévistes imposent l'augmentation des salaires
À la mi-janvier, les travailleurs postés du site de Rhodia Belle-Étoile à Saint-Fons, en banlieue lyonnaise, avaient fait une semaine de grève totale pour une augmentation de salaire de 100euros. Ils s'étaient heurtés à un mur. La direction n'avait rien voulu savoir, craignant que, en cédant sur les salaires à Belle-Étoile, elle ne doive le faire pour tous les salariés du groupe. À l'exception d'un atelier, les grévistes avaient repris le travail. Mais, comme nous l'écrivions à ce moment, la direction ne devait pas se réjouir pour autant. Le problème des salaires était toujours là, et pas seulement à Belle-Étoile.
Effectivement, la grève a continué à l'atelier BH de Belle-Étoile, posant des problèmes d'approvisionnement dans plusieurs sites du groupe. Mais des débrayages avaient lieu aussi dans plusieurs usines: Rhodia Organique et CRTL à Saint-Fons, Valence, Pont-de-Claix, Mulhouse... Rien d'étonnant: le mécontentement sur les salaires était général et la colère des travailleurs d'autant plus forte que les six cadres les mieux payés du groupe venaient tout juste de se voir attribuer près de 5millions d'euros d'actions gratuites! C'est sans doute ce que le PDG du groupe, Jean-Pierre Clamadieu, ose appeler le «développement durable de la vie sociale de l'entreprise».
À l'occasion des discussions salariales prévues le 5 février, les sites de Chalampé, Mulhouse, Saint-Fons Organique et CRTL, Silicones, La Rochelle, Pont-de-Claix, Salindres, Roussillon se sont mis en grève, et certains pour plusieurs jours.
Perdant des millions d'euros chaque jour, la direction a finalement préféré reculer. Elle accorde 50euros d'augmentation générale à tous les travailleurs du groupe et une prime de 200 euros. Les grévistes de l'atelier BH de Belle-Étoile obtiennent 58euros supplémentaires. Et la direction s'engage à ce que des discussions aient lieu sur les différents sites, pour d'autres «aménagements».
La direction aura tout fait durant ce conflit pour décourager les travailleurs ou tenter de les diviser entre eux, traitant les grévistes d'«irresponsables» et les accusant de mettre en péril l'avenir de l'entreprise. On a même vu certains syndicats exprimer leur solidarité avec les non-grévistes et d'autres parler d'«aventure».
Devant la détermination des travailleurs, la direction a dû finalement reculer. Mais elle n'est pas quitte pour autant. Un certain nombre de salariés postés envisagent d'ailleurs à nouveau de poser leurs revendications sectorielles.
En tout cas, la lutte a payé et chacun s'en souviendra!