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- Lutte ouvrière n°2012
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Leur société
Sans-logis : Malgré les promesses du gouvernement, le problème reste entier.
Alors que les députés se penchent sur le projet de loi concernant le droit au logement opposable, les animateurs du mouvement Les Enfants de Don Quichotte, à l'origine du campement de SDF sur le canal Saint-Martin à Paris, dénoncent les lenteurs du gouvernement à honorer ses promesses de logement. " Le problème de l'accueil des sans-abri dans des structures pérennes et adaptées reste entier ", a déclaré le fondateur de l'association.
Il y a quelques semaines, mis au pied du mur par la médiatisation de l'initiative de cette association, qui avait regroupé plus de 300 SDF et invitait les Parisiens à venir partager une nuit de leur galère, le gouvernement s'était déclaré prêt à mobiliser les moyens nécessaires pour leur trouver un hébergement. On avait alors vu Borloo et quelques autres ministres se relayer devant les caméras de télévision pour assurer, la main sur le coeur, qu'ils avaient pris conscience du problème, que les services sociaux allaient être mobilisés, que les structures d'accueil allaient être développées et améliorées, etc. Dans la foulée, on nous avait montré quelques personnes relogées... du moins provisoirement.
Mais une fois de plus, le gouvernement n'a pas été beaucoup plus loin que l'effet d'annonce. L'attention de l'opinion publique étant retombée et les caméras étant parties vers d'autres cieux, les promesses ont vite été oubliées et le campement de SDF du canal Saint-Martin a perduré. Aujourd'hui on y dénombre encore 130 des 270 tentes initialement installées.
La ministre déléguée à la Cohésion sociale, Catherine Vautrin, a prétendu que d'autres SDF auraient pris les places laissées vacantes par le départ des premiers relogés. Mais même si c'était vrai, cela ne ferait que prouver l'ampleur du problème des personnes sans abri, et l'insuffisance des solutions proposées par le gouvernement.
En fait, le gouvernement a bien trouvé cinq immeubles dans Paris pour aménager des lieux d'accueil dignes, mais il en faudrait trois ou quatre fois plus. De même, il avait bien promis des solutions d'accueil ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais rien n'a été fait. Finalement, à Paris, c'est moins d'une quinzaine de SDF qui ont été relogés véritablement, c'est-à-dire dans un appartement.
Le problème reste effectivement entier. Et la fin prochaine de la trêve hivernale des expulsions ne va pas améliorer cette situation, d'autant plus scandaleuse dans un pays qui se classe parmi les plus riches.