On reparle à nouveau de la " franchise " dans le remboursement des dépenses pour les soins médicaux. C'est une mesure du programme de Sarkozy. Sous prétexte de résorber le déficit de la Sécurité sociale, il a proposé l'établissement d'un seuil annuel des dépenses en dessous duquel l'assurance-maladie ne rembourserait rien.

Sarkozy avait évoqué tour à tour une somme de plusieurs dizaines d'euros, puis de cinq ou dix euros. Quoi qu'il en soit, maintenant, il s'agit de passer à l'application, au nom de la " responsabilisation " des patients !

C'est l'éternel prétexte, invoquée par Xavier Bertrand, ex-ministre de la Santé, qui en 2004 a décidé qu'un euro par consultation serait non remboursable et que, pour les actes médicaux d'un montant supérieur à 91 euros, 18 euros seraient à la charge du malade. Tout cela, encore une fois, pour notre bien !

En fait, tout comme le déremboursement d'une liste de plus en plus longue de médicaments, chaque nouvelle mesure est une ponction financière supplémentaire, source, pour certains, d'une difficulté de plus en plus grande à accéder aux soins.

Martin Hirsch, tout nouveau haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, ancien président de l'association Emmaüs et considéré comme un homme de gauche, s'est dit en désaccord avec cette mesure. Le gouvernement, qui se veut encore " d'ouverture ", a joué la conciliation. Mais les élections législative sont à venir ; qui sait, quand elles seront passées, si on parlera encore de ces " Solidarités actives " et si ce poste de chargé de mission existera encore ? En revanche, on continuera à payer de plus en plus cher pour se soigner.